13 novembre 2007

Samogonchiki: encore de l'art russe


Tremble, industrie du spectacle, voici la relève artistique!

Attention, attention, voici venu le moment de diffuser pour le grand public une oeuvre pour l'instant réservée à un public d'initiés: Samogonchiki.

À la base, Samogonchiki est un classique de la comédie russe. Ce film, sorti en 1961, raconte les aventures de trois personnages, soit le peureux, le nigaud et l'habile. Ce trio apparaît d'ailleurs dans de nombreux autres films, dont "Opération Y" et "Kidnapping à la caucasienne". Dans tous ces films, l'humour du trio est avant tout burlesque. En effet, les acteurs produisent leur effet principalement par leurs mimiques, de même que par quelques rares répliques absurdes. Mais revenons à nos moutons. L'histoire de Samogonchiki est très simple. En pleine période soviétique où la production d'alcool était contrôlée par l'État, les trois rigolos décident de se construire un samogon (alambic) pour fabriquer de l'alcool illégalement. Ils sont donc des samogonchiki. Finalement, leur chien s'empare du "serpent vert", une partie essentielle de leur appareil. Le trio se lance alors à la poursuite du chien pour récupérer le serpent vert, car il pourrait devenir une pièce à conviction s'il venait à tomber entre les mains de la police. Finalement, au terme d'une course qui occupe la moitié du court film, les trois bandits se font arrêter.

Voilà pour la mise en contexte.

Maintenant, ce qui est le plus intéressant, c'est que ce trio a l'habitude de ponctuer ses films d'une petite chanson. Samogonchiki ne fait pas exception à cette règle. En effet, au début du film, les trois zigotos entonnent un refrain dans lequel ils expriment leur joie (ou leur inquiétude, selon le cas) de posséder un samogon. Cette scène chantée est si amusante que, quelques jours avant mon départ de Saint-Pétersbourg, des amis et moi avons décidé d'en tourner une reprise, en jouant chacun l'un des personnages.
Les rôles ont été ainsi distribués: (en ordre d'apparition)
Isaac - l'habile
Guillaume - le nigaud
Stefan - le peureux
Le film fut tourné avec peu de moyens dans la chambre de résidence d'Isaac. Pour toute caméra, nous avions l'appareil photo d'Isaac. Pour tout caméraman, le coloc russe d'Isaac, qui riait comme un fou tout le long du tournage. Pour tout costume, nous avons tous revêtu une telechka, une chemise de marin, ce qui ne correspond pas avec le film, mais donne un joli air d'ensemble. Cependant, hormis ce détail, nous avons porté une attention maladive à ce que tout soit identique comme dans le film... considérant nos moyens limités. Vous êtes donc invités, lors du visionnement de l'original, à remarquer tous les détails, afin de mieux les retrouver dans notre reprise.

Pour pleinement apprécier notre oeuvre, il faut donc D'ABORD REGARDER L'ORIGINAL.

L'original



Et maintenant, notre oeuvre

2 commentaires:

Anonyme a dit...

Fantasmabilistique!

Voilà une autre œuvre magistrale à ajouter au panthéon du cinéma de répertoire! Je suis fier d'être l'ami d'un des illustres acteurs ayant participé à cette épopée légendaire!

Mais merci de m'avoir montré l'original, j'ai pu constater la ressemblance. Et j'ai bien aimé la trompette.

Carlos a dit...

Comme un cadavre: exquis!
J'aime bien les émotions sombres et la profondeur des personnages. Bien joué.