11 juin 2007

Belomorkanal: art russe

Bonjour a tous!
Ce n'est pas sans fierté que j'expose sur notre blog une de mes oeuvres récentes, réalisée en Russie au début juin. Dans ce court vidéo, entièrement en russe, moi et mon ami Isaac, avec qui je partageais la joie de vivre dans la résidence universitaire la plus sale et la plus douteuse à tous points de vue de Saint-Pétersbourg et qui répond au doux nom de Korablestroitelei, présentons deux pubs pour les cigarettes Belomorkanal.

Petite notes culturelles.
1-Le Belomorkanal (prononcez Bélamorkanal) est en russe le nom du Canal de la Mer blanche, construit en URSS dans la années 30 au prix d'un grand nombre de morts. Cependant, ce gigantesque accomplissement technique est resté dans l'imaginaire soviétique comme une des gloire du régime et son nom s'est répandu dans la société d'être entre autres devenu celui de la plus populaire marque de cigarette soviétique. Aujourd'hui, selon certaines sources, elle n'est plus fumée que par les vétérans et, selon l'auteur, c'est assurément une des moins chères avec un coût de 6 roubles (27 cents) pour le paquet de 25.


2-Les deux principaux protagonistes jouent pour les besoins de l'art le rôle de deux marins russes. Malgré que leur nationalité ne soit pas tout à fait appropriée (espagnole et québécoise), ils n'ont pas ménagé leurs efforts pour atteindre la plus grande vraisemblance. Tout d'abord, ils portent d'authentiques telniachka (camisoles de marin) russes. Ensuite, ils utilisent (dans la mesure de leur talent) un accent et un vocabulaire russe qui est celui du jeune russe populaire. Finalement ils portent d'authentiques tatouages faits avec un authentique stylo à bille. Sur le bras droit d'Isaac se trouve le message "Нет в жизни щастия" (vous avez noté la faute d'orthographe), que le pourrait traduire par "Il ni a pas de boneur dans la vie". Le bras gauche de Guillaume porte une ancre.

Voici maintenant une transcription du dialogue, en attendant que je parvienne à ajouter des sous-titres.
Première partie
Isaac: Oh frère, voilà un truc excellent!
Guillaume: C'est vrai! J'ai été sur l'Aurore, tu sais...
Isaac: Et qu'est-ce qu'il y avait là?
Guillaume: Écoute, le gros: là tous fumaient des Belomorkanal
Isaac: Oui. Celui qui ne fume pas des Belomorkanal, celui-là est une moumoune!
Guillaume: T'as tellement raison! Même le capitaine fumait des Belomorkanal!
Isaac: Oui, le capitaine n'est pas une moumoune!
Guillaume: Belomorkanal, pour les vrais marins!
Seconde partie Isaac (voix off): Ce n'est pas une moumoune, il fume des Belomorkanal.
Guillaume: Je ne suis pas une moumone, je fume des Belomorkanal. Pfuit!


2 commentaires:

Carlos a dit...

ce court-métrage nous ouvre les yeux sur une réalité nouvelle, plus ouverte et plus soumisse aux émotions humaines.

Je l'ai regardé sans lire la transcription pour pouvoir interpréter plus pleinement (et sainement) la nature de son message.

En voici un synopsys:

Deux mimes déjà à la retraite se racontent leurs anciens exploits (de mime) et expliquent en interpellant de manière formidable le spectateur omniscient de cette scène bucolique qu'ils sont devenus mimes à cause d'une boite (qu'ils appellent la boîte de la mort) qui les à séduit et mené dans le chemin du vice et de la trahison.
La scène se termine lorsqu'un des mimes crache sur la ville (une métaphore pour son passé et son avenir rapproché). Cette image crue illustre le mépris que les mimes ressentent pour les humains en général.

Malgré ma compréhension parfaite de l'oeuvre, je n'ai pas compris la partie sur "la noce des arachides médicaux".

Benoit a dit...

Wow! Quel belle interprétation. Vous maitrisez parfaitement vos rôles de prisonniers voulant s'échapper du Goulag de Belomorkanal. J'ai trouvé particulièrement touchant le moment où ton personnage Guillaume est rattrapé par la milice et leur crache dessus en signe de protestation. On sent son déchirement intérieur, entre son désir de liberté et son attachement à la société (quoiqu'elle fusse trop autoritaire).